La Race

Tout débuta vers 1450, en Italie du Nord, dans la région d’Émilie-Romagne, province de Modène.
Le Sottobanca à cette époque n’avait pas de standard pour la bonne et simple raison que son élevage ne reposait pas sur des critères de beauté, mais la sélection d’un pigeon de ferme. Pigeon de tous les milieux, de la ferme familiale à la cour de château. Ce pigeon a de toute évidence été façonné à partir de croisements issus des races Romagnol, Bagadais, Bergamasque et Triganino. Ces deux dernières contribuant pour la première à la qualité de sa chair, au tour d’oeil et la coquille…, la seconde ses qualités reproductives. Les principales caractéristiques de ce gros «bâtard des fermes» étaient donc : un poids élevé, excellent reproducteur, résistant aux maladies et s’adaptant très bien à son environnement.
Le but étant le rapport, son évolution s’est donc faite autour de sa masse et de la qualité de sa chair. Une sélection de bon sens s’est naturellement opérée vers les individus les plus lourds. Les paysans s’échangeaient ces pigeons de ferme entre voisins, achetaient de nouveaux individus dans les foires, sans se soucier de la notion de race.
En parallèle, une sélection naturelle s’opérait vers les sujets résistants aux maladies, car les sciences vétérinaires n’existaient pas où étaient alors réservées aux plus riches.
Une bonne reproduction était l’un des critères les plus importants, tout en préservant le poids. Tous les individus donnant une mauvaise reproduction étaient sacrifiés sur la table (notamment les pigeons qui écrasaient leurs oeufs, ceux qui n’élevaient pas deux jeunes, les fragiles qui s’enrhumaient au premier coup de vent, ceux qui ne reproduisaient pas l’hiver). L’environnement de ces fermes a façonné le caractère de notre Sottobanca, calme, près de l’homme mais prêt à tout pour défendre sa nichée !
Comme son nom l’indique le terme « sottobanca » vient de l’italien « sotto panca » qui signifie « sous le banc »
Du fait de son poids, ce gros pigeon de ferme vivait et nichait un peu partout, en fonction des opportunités et des libertés qui lui étaient octroyées. Il n’était pas rare de le voir se promener dans la cuisine, autour de la tablée familiale, de nicher dans un placard ou sous un buffet. Cette promiscuité familiale a très certainement été la base de la sélection de son caractère. Bon sens paysan ne veut pas dire dépourvu de sentiments et n’empêche en rien la passion. Il n’était pas rare de voir des fermiers éprouver une grande fierté à montrer et partager les plus beaux sujets, c’était un art de vivre.
Certains Sottobancas, les meilleurs sujets, nichaient dans la chambre à coucher, dans des caissons d’élevage avec un trou pour entrer et sortir comme ils le souhaitaient… Mythe ou réalité, le cassapanca était un meuble typique des chambres à coucher italiennes de cette époque, une sorte de placard blanc.
Peut-être que certains passionnés l’avaient détourné de son usage pour loger leur protégés ou alors c’était une expression pour décrire ce pigeon familier qui pouvait nicher jusque dans la chambre à coucher…
En France, le berceau se retrouve dans la région de Grenoble, Gap et Nice. Le point commun de ces villes étant leur situation géographique qui depuis la nuit des temps ont favorisé les échanges transalpins, que ce soit commerciaux, migratoires ou tout bonnement familiaux.

  • 1929, nous retrouvons une publication de Louis SERRE dans « l’Aviculteur Français »
  • 1934, Création du Sottobanca-club à Grenoble.
    Un premier standard français arrivera par l’intermédiaire de la Société Nationale de Colombiculture sous la plume de Paul VILAINE en 1954. En effet et jusque-là, le Sottobanca n’avait hélas pas de standard. Pour pallier à ce manque, les Français ont travaillé pour combler ce vide à élaborer un standard mais sans le savoir, les Italiens également. Cette difficulté se traduira par la rédaction de deux standards, ce qui conduira l’Entente Européenne à reconnaître un standard français et un standard italien du Sottobanca… !
    L’année 1976 verra la création du Sottobanca-club-français, sous l’effigie de Christian RAOUST, Pascal CLAUDE et Yves MILLET, rejoints assez rapidement par un petit groupe d’éleveurs.
    Nous ne pouvons qu’être fiers de l’évolution de « notre » Sottobanca, fiers de son standard Français, fiers du merveilleux pigeon qu’il est devenu.
    Gardons en tête ses qualités premières, un Sottobanca n’est pas seulement un pigeon de beauté, c’est un pigeon de rapport avec ses caractéristiques propres :
  • Un pigeon de forme puissant, fort et élégant
  • Un très bon reproducteur
  • un pigeon facile à élever
  • Un pigeon résistant aux maladies
  • Un pigeon calme et déterminé
  • Un pigeon proche de l’homme
    Notre plus belle victoire, la passion qui nous anime….